dimanche 29 août 2010

Greenpeace : groupe écologiste ou écoterroriste?


Lors du Festival d'été de Québec (je sais, je suis un peu en retard...), un événement en apparence anodin m'a sonné une cloche. Avant le spectacle de Billy Talent, le chanteur des Vulgaires machins a profité d'une pause entre deux chansons pour faire la promotion d'un kiosque de Greenpeace. Et quelle ne fut pas la surprise de Guillaume Beauregard d'entendre des huées. Il faut dire qu'à ce moment, il pleuvait à boire debout, donc la foule n'était pas portée naturellement à apprécier les élucubrations.

Ce fait divers, qui d'ailleurs ne semble pas avoir capté l'attention des médias, a fait macérer en votre noble blogueur une réflexion sur la mission et les actions de Greenpeace. Le groupe de musique de Granby a été stupéfait par la réaction hostile de la foule de Québec, plus conservatrice qu'ailleurs, car Greenpeace défend l'environnement, une cause noble aux yeux de tous. Et bien que de nombreuses actions menées par le groupe écologiste ont été bénéfiques pour la société, des faits troublants viennent obscurcir leur rayonnement, ce qui a peut-être expliqué la réaction de la foule.

Revenons sur son histoire afin de mieux saisir la mission du groupe.

Fondée en 1971, Greenpeace vise la protection de l'environnement et le maintien de la paix, d'où son nom. Le groupe se dit totalement indépendant en raison de son mode de financement. En effet, elle refuse tout argent provenant des gouvernements ou des entreprises, mais elle réussit à amasser chaque année des millions de dollars provenant d'individus à la faveur de nombreuses fondations mises sur pied.

Greenpeace jouit d'une renommée internationale grâce entre autres à son pouvoir médiatique. Elle effectue régulièrement des coups d'éclat qui sont rapportés par les journalistes. Elle est aussi active dans les coulisses de la politique, grâce à son lobbyisme puissant visant à influencer les politiques gouvernementales. Parfois, elles sont occultes, mais d'autres fois, l'influence s'exerce au su et au vu de tout le monde. Parmi les causes nobles épousées par Greenpeace, citons la lutte à l'extinction d'espèces animales et le maintien de la biodiversité, l'opposition à des essais nucléaires, la protection de la forêt, la lutte contre la pollution, l'oppositon à l'armement et l'instauration de politiques de développement durable. Tout le monde s'entend pour dire que ces causes ont leur raison d'être.

Mais d'autres causes sont moins évidentes pour le commun des mortels. Par exemple, prenons un domaine que les Canadiens connaissent généralement bien : la chasse aux phoques. Si le lobbyisme est tout à fait légal, vous admettrez que leurs prises de positions en la matière relèvent ni plus ni moins de la démagogie et du mensonge éhonté. En diffusant des images et des informations fausses, comme des photos de bébés phoques (qui ne sont plus chassés depuis plus de 20 ans), les techniques de chasse avec des bâtons à crochets (qui ne sont plus utilisées) et la disparition de l'espèce (au contraire, il y en a trop), ils ont réussi presque à eux seuls à faire adopter au parlement de l'Union européenne un embargo sur les produits dérivés du phoque. Même l'Espagne a voté en faveur de l'embargo visant à protéger l'animal! Oui, oui, vous avez bien entendu, l'Espagne, ce pays qui autorise toujours la corrida (un spectacle où des taureaux sont tués en public)! Évidemment, le projet de loi sera annulé par l'Organisation mondiale du commerce, mais cela nous montre la puissance de l'image telle qu'utilisée par Greenpeace. Le comble, c'est que Greenpeace international a récemment ajouté la morue de l'Atlantique à sa liste d'espèces menacées. Ce qui n'est pas dit, c'est que c'est directement lié à la baisse de la chasse aux phoques, donc à leur campagne anti-chasse aux phoques! Les pêcheurs de phoques osent de moins en moins exercer leur métier, à la longue de se faire dépeindre comme des cannibales (les bébés phoques sont anthropomorphisés dans le discours de Greenpeace), d'entendre les hélicoptères de Greenpeace qui les épie et d'entendre les diatribes d'artistes européens ignares et en manque d'exposition médiatique pour relancer leur carrière. La réalité, c'est qu'il y a trop de phoques, et qu'ils mangent les morues de l'Atlantique en quantité astronomique.

Mais au-delà de tout ça, elle commet parfois des actes terroristes illégaux pour capter l'attention des journalistes et des politiciens. Si certains coups d'éclat sont légaux, parfois même humoristiques, comme attacher des personnes sur des arbres pour éviter des coupes à blanc, ou encore des femmes nues dans des douches pour dénoncer la consommation de viande, d'autres sont clairement illégaux, et relèvent à mon avis d'actes écoterroristes, comme bloquer l'accès à des édfices de multinationales, l'intimidation de chasseurs de phoques, l'espionnage industriel et les attentats contre des pétrolières.

Puisque c'est une grande organisation comptant environ trois millions de membres, rien n'est blanc ou noir. Mais il faut toujours garder son esprit critique face aux actions menées par Greenpeace, et ne pas hésiter à dénoncer ses actes illégaux, tout en la félicitant pour ses actions qui ont des conséquences positives sur notre environnement.

1 commentaire:

  1. J'ai bien apprécié le ton objectif de cette chronique consacrée à Greenpeace, en particulier les arguments fallacieux reliés à la chasse aux phoques et ses conséquences sur la pêche à la morue.

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